Un ami proche me conseille de, je cite, « retourner vers la lumière ».
C’est sûr que bouffer coup sur coup du HR Giger, du Denis Meyers, du Louise Bourgeois, du Vincent Glowinski, du Thibault Feron, du Marina Abramović, du Wim Delvoye, de l’Andres Serrano, … à la longue, ça plombe !
Back to Light.
Et je cherche et je cherche, un(e) artiste qui pourrait m’inspirer la lumière.
Me revient soudain en mémoire une exposition vue un peu par hasard à la KUNST HAUS WIEN l’année dernière : Rinko Kawauchi – Illuminance.
Rinko Kawauchi est née à Shiga au Japon, en 1972.
A 21 ans, elle est diplômée de la Seian University of Art and Design.
Elle travaille quelques années comme photographe freelance dans le domaine de la publicité. En 2001, elle publie simultanément une série de trois photobooks (très à la mode au Japon) : UTATANE, HANABI et HANAKO. Une année plus tard, elle reçoit pour deux d’entre eux le prestigieux prix Kimura Ihei. Sa carrière est lancée.
L’artiste tokyoïte est aujourd’hui connue dans le monde entier et considérée comme LA jeune prodige de la photographie japonaise.
Son travail photographique a la particularité de révéler la nature extraordinaire de l’ordinaire. Elle s’inspire du quotidien dont elle isole des détails singuliers, des micro-événements. Cela donne une oeuvre intimiste, sensible et délicate. Ses images, simples d’apparence, ouvrent les portes d’un monde invisible et poétique. Un peu à la manière des Haïkus, ces courts poèmes japonais visant à célébrer l’évanescence des choses.
Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin
Matsuo Bashö (1644 – 1695)
Les Haïkus sont des instantanés. Ils sont concis et traduisent une émotion passagère. Ici et maintenant.
Les photographies de Rinko Kawauchi sont des Haiküs visuels. L’artiste ne réfléchit pas au moment de la prise. Elle photographie à l’instinct. Une démarche d’autant plus intéressante qu’elle travaille uniquement à l’aide d’un Rolleiflex 6×6 argentique. Celui-là même qu’utilisait Irving Penn, célèbre photographe américain.
Et à la lumière naturelle ! Ce qui donne à ses clichés un côté onirique, poétique, hors du temps, qu’on n’a plus l’habitude de voir aujourd’hui.
Pour Rinko Kawauchi, la photographie est méditative. Lorsqu’elle travaille, elle n’est ni dans le passé, ni dans le futur. Elle est dans l’instant présent. Ici et maintenant. A capturer ces moments ordinaires qui souvent nous échappent et à en révéler la nature extraordinaire. Une alchimiste des temps modernes.
Pour cette photographe du détail, la vie n’est pas dans la continuité. Elle est constituée de fragments. Des fragments d’éternité qu’elle assemble pour nous raconter des histoires, belles et lumineuses.
Site officiel : http://www.rinkokawauchi.com/main/index.html
Rinko Kawauchi – Illuminance à la KUNST HAUS WIEN (20/03/2015 – 05/07/2015)












