Et bien, je ne sais pas par où commencer. C’est la première fois que ça m’arrive depuis la création de mapetitehistoiredelart.com.
Je vais donc commencer par… le commencement !
Marina Abramović est née à Belgrade, en 1946.
Je l’ai découverte 70 ans plus tard, un 14 février, jour de Saint Valentin.
Sur Facebook, je postai cette vidéo avec, en commentaire, J’ai le droit ! Ça parle d’art ! #cestbeaulamour
Et là je me dis : mais, au fond, c’est QUI Marina Abramović ? Et PAF, j’en prends plein la figure !!!
Commençons par le commencement…
En 1973, Marina Abramović, tout juste diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Belgrade, effectue ses premières performances. Le Body Art a le vent en poupe et surfe sur la vague de la libération sexuelle des années 60. Le corps devient le sujet central de nombreux artistes. Il est mis en scène et est placé au centre de la création. On explore la sexualité, le désir, les pulsions, la douleur, …
Rapidement, Marina Abramović se démarque par ses performances spectaculaires et brutales dans lesquelles elle se met en danger. Le plus souvent dénudée, elle utilise son corps comme un terrain d’expérimentation. Elle explore les limites de la douleur et fait scandale.
En 1975, elle quitte la Yougoslavie pour Amsterdam et y rencontre le performer hollandais Ulay avec lequel elle partagera 12 ans de sa vie (privée et artistique).
En 1989, les deux artistes mettent en scène leur séparation ; après une marche éprouvante de 2000 kilomètres sur la grande muraille de Chine (chacun étant parti d’une extrémité opposée), ils se rejoignent au milieu pour se quitter et ne plus jamais se revoir.
Jusqu’à ce fameux jour de 2010 où (21 ans plus tard donc) Ulay réapparait au yeux de Marina Abramović en plein milieu d’une performance artistique. Et pas n’importe laquelle, la plus longue de toute sa carrière ! Et au MoMA de New-York s’il vous plait ! Pendant 3 mois, 7 heures par jour et 6 jours sur 7, l’artiste y resta assise, sans bouger, ni parler, ni manger, ni boire. Les visiteurs se succédant face à elle. Une minute, une heure, parfois plus.
Le cinéaste Matthew Akers a filmé l’artiste alors qu’elle préparait cette performance (devenue historique) et la rétrospective The Artist Is Present. March 14–May 31, 2010, MoMA, New York. Ca a donné un documentaire remarquable, plusieurs fois primé :
Au total, The Artists Is Present aura attiré plus de 750.000 visiteurs dont un millier aura eu la chance de prendre part à l’expérience et de s’asseoir face à Marina Abramović.
Ma performance « préférée » reste toutefois celle de 1997 réalisée dans le cadre de la Biennale de Venise et pour laquelle Marina Abramović reçut le Lion d’or de la meilleure artiste : Balkan Baroque. Pendant 4 jours, vêtue de blanc, l’artiste serbe s’installe sur un tas d’os d’animaux et les nettoie un à un de leur chair. Derrière elle, des installations évoquent la barbarie guerrière et le folklore des Balkans. Sans doute son oeuvre la plus politique et la plus engagée.

Dans les années 70, les performances de Body Art répondaient très clairement a un besoin d’expression d’une violence trop souvent / longtemps intériorisée. Sauf qu’aujourd’hui, 50 ans plus tard, il y a le cinéma, la littérature, les jeux vidéos, les réalités virtuelles, Internet, …
Et pourtant, Marina Abramović est toujours là. Plus puissante que jamais. C’est d’ailleurs une des rares artistes de sa génération (voire la seule) a être encore active. Et c’est peu de le dire : Marina Abramović est plus qu’une artiste. C’est aujourd’hui une star, une légende vivante, un mythe, une icône. Sa renommée est internationale. Celle qui s’auto proclame « la grand-mère de l’art performance » fait office de muse multigénérationnelle. Il n’est donc pas étonnant de la voir prendre la parole au TED 2015 devant une audience subjuguée :
Je pourrais la regarder des heures Marina Abramović. Marina Abramović la sorcière, la putain, la madone. Mi-divine, mi-animale. Elle a des allures de pythie. « Une déesse mère tombée de l’Olympe ». Cette image, elle la cultive au maximum : peau claire, chevelure noire, regard d’acier, robes longues de prêtresse, …
Certains lui reprochent son côté « gourou ». Effectivement, y a de ça. Surtout depuis The Artist Is Present. J’avoue avoir un peu de mal avec « The Abramović Method Practiced by Lady Gaga », la campagne vidéo réalisée avec Lady Gaga (grande fan de l’artiste) pour récolter des fonds pour le Marina Abramović Institute :
Et en bonne gourou qui se respecte, Marina Abramović est partie loin, très loin. Au Brésil. Expérimenter les rituels sacrés. Rencontrer les guérisseurs, les sages, les chamans. Un voyage spirituel filmé par le cinéaste Marco Del Fiol et qui sera projeté pour la première fois le 13 mars prochain, au SXSW 2016 :
Mais qui êtes-vous donc réellement Madame Abramović ? Moi, je vous aime simple, sans apparat, sans mise en scène. Juste VOUS, qui me parlez d’art et de création artistique :
Site officiel : http://www.marinaabramovic.com
Facebook : https://www.facebook.com/Marina-Abramovic-300806525911/
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