On ne peut aborder l’oeuvre d’Egon Schiele sans parler de ses autoportraits. Près d’une centaine au total, dont environ 25 nus.

Comme dans l’Autoportrait avec Wally, le fond de la plupart des autoportraits réalisés par Egon Schiele est uniforme, accentuant l’impression de solitude et de dépouillement. Parfois, le corps est entouré d’un halo blanc.
On y retrouve aussi la pose figée, caricaturale, théâtrale, dénuée d’expressivité et génératrice d’angoisse.
Le corps est sec, émacié, contracté, désarticulé, convulsé, torturé.
Le visage est tourmenté, grimaçant.
Les mains sont disproportionnées.
La pâleur des chairs, leur aspect verdâtre, évoque la décomposition.
Les touches de couleur (vert, rouge, bleu, jaune) créent une tension aggressive.
Le pathos est omniprésent.

Que cherchait à exprimer Egon Schiele par ses autoportraits ? Très vraisemblablement, son intériorité angoissée.
Une angoisse existentielle, écriront certains, intimement liée au décès de son père en 1905. Un événement douloureux qui serait à l’origine de sa perception du monde morbide, sombre et torturée.
Etonnamment, et contre toutes attentes, son mariage avec Edith Harms aura sur lui un effet apaisant. Son art évoluera alors, dès 1915, pour devenir plus serein, plus équilibré. Comme en témoigne « La famille », un tableau de 1918.

Images : http://www.the-athenaeum.org/art/list.php?m=a&s=tu&aid=350
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