
Vu le conformisme ambiant qui règne à Vienne (toujours aujourd’hui !), je ne suis pas réellement étonnée que cette ville fût le terreau de personnalités aussi singulières et peu conventionnelles que Klimt, Schiele ou encore l’unique, le marginal, l’anticonformiste Friedensreich Hundertwasser (1928 – 2000).
La découverte de cet architecte-peintre viennois fut sans aucun doute l’un des points forts de ma visite de Vienne en juin dernier.
Premier choc : la découverte de la Maison Hundertwasser, un immeuble d’habitations atypique au cœur de la ville et qui est, par ailleurs, l’un des bâtiments les plus visités d’Autriche. L’immeuble, d’inspiration gaudienne, séduit par ses teintes saturées, ses ouvertures asymétriques, ses formes audacieuses, son sol inégal, son côté organique, son osmose avec la nature, …
Cette Maison est un manifeste à elle toute seule. Elle s’érige contre la « sinistre » architecture classique, proteste contre la monotonie des constructions urbaines, condamne la symétrie et la ligne droite. Ligne droite à propos de laquelle Hundertwasser écrira : « La ligne droite est un danger créé par l’homme car elle est étrangère à la nature de l’homme, de la vie, de toute création. »
Père de l’architecture créative, Friedensreich Hundertwasser fut par ailleurs l’un des pionniers de l’architecture écologique. Un des tout premiers bâtisseurs verts si vous préférez.
Mais mon coup de cœur pour Hundertwasser eut réellement lieu au Museum Hundertwasser en y découvrant l’œuvre picturale de cet ancien élève de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Et de voir à quel point ses créations architecturales étaient une application directe de ses toiles. On y retrouve la même dominance de la nature, les mêmes couleurs vives et saturées, la même asymétrie, le même côté organique.
Influencé par l’Abstraction et le Surréalisme, l’oeuvre d’Hundertwasser se rapproche très clairement de celle de Paul Klee ou Vassily Kandinsky.
Et puis, on peut le dire : il a une tête sympathique Friedensreich Hundertwasser ! Et les titres de ses oeuvres démontrent un sens aigu du jeu et de l’humour. Un bonhomme fantaisiste, attachant, aussi solaire, coloré, audacieux et non conventionnel que ses créations.



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