Le Symbolisme, miroir de l’âme

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Autoportrait à la mort violoniste, Arnold Böcklin, 1872

Vous parler de Félicien Rops et de son Pornocratés m’a rappelé à quel point j’aimais le Symbolisme.

Non seulement j’aime ce mouvement artistique de la fin du XIXème mais, bien au delà de ça, je m’identifie à lui. Corps et âme.

En fait, on ne peut pas parler d’un mouvement à proprement dit. Le Symbolisme fut plutôt un état d’esprit.

On est en pleine révolution industrielle. Les inventions se succèdent. Tous ne jurent par la Science, vecteur de progrès. Cette foi en la Science remplace la foi religieuse. « Le monde est aujourd’hui sans mystère » écrit-on en 1885.

Le Symbolisme s’érige en réaction à cette perte drastique de spiritualité.

« Anywhere out of the World » (Ch. Baudelaire). Tel pourrait être le mot d’ordre du Symbolisme. Le mien aussi by the way. Fuir. Fuir n’importe où, hors de ce monde.

Comment échapper au monde matériel ? Facile ! Il suffit de se tourner vers la spiritualité, l’imagination, les rêves, l’inconscient (bien avant Freud !), l’ésotérisme, le satanisme, les mythes anciens, les légendes médiévales, les contes de fées, la littérature du passé, … Par ce fait même, les Symbolistes dépassent la simple représentation réaliste.

Avec le Symbolisme, l’Art (qu’il s’agisse de la littérature, de la poésie ou des arts plastiques) explore les mystères de l’âme. Une profonde intériorisation que viendra chambouler – d’un coup d’un seul – la première guerre mondiale, dur rappel à la réalité.

Le monde tel que le décrivent les Symbolistes m’est familier. Un monde évanescent (intérieur, subjectif et psychique) où règne un climat de mystère. Ou les femmes, omniprésentes, sont à la fois des chastes mères, des muses mais également des êtres pervers empreints de cruauté. Des contrées surnaturelles, en demi-teintes, où dominent la mélancolie et la solitude. Toujours belle(s). Un univers hallucinatoire, irréel, étrange fait de signes et de symboles.

« Il faut peindre uniquement ce qu’on n’a jamais vu et qu’on ne verra jamais. »

Contrairement aux représentants de l’Impressionnisme, du Naturalisme ou du Réalisme de la même période, les Symbolistes s’adressent non plus au regard mais à l’imagination. L’invisible prend le dessus sur le visible. L’art devient le miroir de l’âme, il concrétise les angoisses, les visions et les états d’âme, comme le fera également l’Expressionisme un demi siècle plus tard.

Et ça me plaît. Et ça me parle.

Dis-moi ce que tu aimes en matière d’art, je te dirai qui tu es.

Symboliste je suis, assurément.

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Jean Delville, Parsifal – détail, 1890
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Madame Stuart Merrill / Mysteriosa, Jean Delville, 1892
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Le Sphinx, Fernand Khnopff, 1896
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La Tentation de saint Antoine, Félicien Rops, 1878
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L’Île des morts (Die Toteninsel), Arnold Böcklin, 1886
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Dans le jeu des vagues, Arnold Böcklin, 1883
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La Nuit, Ferdinand Hodler, 1890
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Autoportrait aux masques, James Ensor, 1899

 

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