Ta.bu à la Maison Particulière

Maison Particulière, ta.bu, Wim Delvoye

« La beauté est subjective, c’est ce qui la rend intéressante ». Et bien les tabous, c’est pareil.

Ce qui est tabou pour vous ne le sera pas nécessairement pour moi. Et vice versa.

Donc, d’office, organiser une expo sur ce thème est casse-gueule. Parce que le tabou est, par essence, polymorphe.

C’est pourtant le défi qu’a relevé la Maison Particulière pour son 16ème accrochage : ta.bu.

Trois couples de collectionneurs, dont Myriam et Amaury de Solages, les fondateurs de la Maison Particulière, ont joué le jeu. Avec, en maître de cérémonie, l’artiste flamand Wim Delvoye.

Mais si, Wim Delvoye… L’inventeur de l’installation « Cloaca »… La fameuse machine à excréments dont les « productions » emballées sous vide sont vendues à prix d’or. Vous savez… Celui qui tatoue des cochons qu’il fait élever en Chine et qu’il filme 24 heures sur 24… Une fois 80 kilos, BING, l’animal est abattu, sa peau tannée puis encadrée. M’enfin, si… Le gars qui a fait pareil avec un Zurichois… Il a tatoué le bonhomme et l’a vendu comme oeuvre d’art à un collectionneur allemand. A sa mort, il sera dépecé et… exposé. Toujours pas ? Je sais ! Les crucifix torsadés ? Non ? Les nichoirs sado-maso ? Non ? Les vitraux obscènes SLASH subversifs ? Non ?

OK… vous ne connaissez pas Wim Delvoye. Et bien sachez que ce « punk gothique » fait partie de la génération des artistes flamands qui ont révolutionné l’art contemporain. Au même titre que Jan Fabre, Panamarenko, Anne Teresa De KeersmakerBerlinde De Bruyckere, … Il est réputé pour être « un impertinent à l’oeuvre subversive ». Et c’est vrai ! Il est trash le Wim ! Trash et cynique.

J’ai aimé son couple de cerfs en plein émoi à l’entrée de la Maison Particulière. Ses radiographies aux rayons X de scènes érotiques m’ont fait sourire. Mais j’avoue que, pour le reste, j’ai trouvé que son oeuvre manquait un peu de poésie (à mon goût).

On y revient ! La beauté, l’art, les tabous, … tout ça est subjectif !

Pour être honnête, je suis moins « rentrée » dans cet accrochage que dans les deux précédents : Icône(s) et PAIR(e). Le malaise a commencé avec « Sybille II », un court-métrage (répulsif) de Wim Delvoye projeté dans le petit salon de la Maison Particulière. Et il n’a fait que croître, salle après salle. Avec quelques climax dont « Je suis mon fils, mon père, ma mère et moi (Antonin Artaud) de Santissimi ou encore « The Heroin » de Choi Xooang. A côté, Robert Mapplethorpe, Andres Serrano et Jean-Luc Moerman (également représentés) font office d’enfants de choeur.

Un mot, enfin, sur le choix des ouvrages littéraires disposés dans les salles d’expositions. QUE des ouvrages ayant été, un jour ou l’autre, censurés et/ou interdits. Joli clin d’oeil !

Avec ta.bu, la Maison Particulière « ne cherche pas à plaire ». Elle nous questionne sur ce qu’est un tabou, sur l’interdit et sa transgression / fascination, sur le rôle de l’art comme exutoire et libérateur de parole. Elle nous renvoie également à nos propres peurs, à nos propres limites (…)

ta.bu
Du 14 janvier au 26 mars
Maison Particulière – Art center
Rue du Châtelain 49, 1050 Bruxelles
Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 18h
Site web : http://maisonparticuliere.be
Facebook : https://www.facebook.com/mpartcenter

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Maison Particulière, ta.bu, Wim Delvoye

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Maison Particulière, ta.bu, Wim Delvoye

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