J’ai découvert l’artiste flamand Wim Delvoye lors du 16ème accrochage organisé par (feu) la Maison Particulière. Je me souviens d’avoir été étonnée slash amusée par son audace et son insolence.
L’art de Delvoye fait sourire.
Il vous prend par surprise. En une demi-seconde, vous vous retrouvez à rire de choses qui, dans d’autres circonstances, vous auraient choqué ou dérangé.
J’avoue : j’ai souri en découvrant Cloaca, sa fameuse machine à excréments dont les « productions » emballées sous vide sont vendues à prix d’or. J’ai souri – malgré moi – face à ses crucifix torsadés, ses vitraux obscènes, ses nichoirs sado-maso, ses calligraphies en pelures de pomme de terre, ses imageries médicales érotiques, ses comédons filmés en gros plan à la David Hamilton ou encore ses cochons tatoués.
Il a cette intelligence, Wim. Celle de réenchanter le banal et l’impur… dans la lignée des grands Surréalistes belges.
Jusqu’au 21 juillet, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique lui consacrent une très belle exposition.
Plus de 70 oeuvres de l’artiste gantois y sont exposées, certaines (récentes) pour la première fois.
Parmi les oeuvres récentes, citons une série de bas-reliefs en marbre inspirés de jeux vidéos à la mode tels que Counter Strike ou Fortnite. Là aussi, le détournement des bas-reliefs antiques glorifiant des scènes de combat fait sourire.
Outres les oeuvres récentes et le panorama de la production de l’artiste sur les 20 dernières années, les MRBAB ont ajouté un troisième volet à cette rétrospective : la confrontation des oeuvres de Wim Delvoye avec celles des grands maîtres comme Pierre Rubens.
Les salles du Oldmasters Museum accueillent ainsi plusieurs oeuvres du plasticien belge, parmi lesquelles la série Cochon Tapisdermy (2010).
Le subtil dialogue entre art contemporain et art ancient est juste. Sublime de beauté et de poésie.
L’exposition “Wim Delvoye” aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique est la plus importante dédiée à l’artiste ces dix dernières années. En Belgique du moins.
En effet, Wim Delvoye est aujourd’hui l’un des artistes les plus en vue de la scène internationale. Son oeuvre iconoclaste et extravagante est (re)connue à travers le monde.
Malgré ce succès, Wim reste attaché à Gand où il vit et travaille.
On m’a souvent demandé quel artiste je rêvais de rencontrer et d’interviewer pour ma petite Histoire de l’Art. Et bien, maintenant, je sais : Wim Delvoye… natuurlijk !
Comment résister à ce génie facétieux obsédé par la symétrie, la ligne, l’ordre, le cercle, les symboles et les ornements ? Comment ne pas être sous le charme de cet iconoclaste sympathique, maître inégalé du contre-emploi ?
Donc Wim, geachte Wim, si tu lis ceci un jour… et que tu as deux heures à « tuer »… ;)
Wim Delvoye
aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
22.03 > 21.07.2019
https://www.fine-arts-museum.be/fr/expositions/wim-delvoye
Plus d’infos sur Wim Delvoye :
https://wimdelvoye.be
https://www.facebook.com/StudioWimDelvoye
https://www.instagram.com/wimdelvoye