Jean Luc Moerman envahit l’espace Louise 186

Louise 186Je trouve l’oeuvre de Jean Luc Moerman inquiétante.

Elle me rappelle les cadavres plastinés du docteur von Hagens ; l’Alien de Ridley Scott ; les tripodes de la Guerre des mondes ; le monstre marin de Vingt mille lieues sous les mers ; le magma en fusion ; les illustrations des cahiers d’anatomie ; la prolifération de cellules phagocytaires ; l’activité cérébrale ; les organismes en mutation ; la gorgone aux cheveux de serpents ; l’Energie Universelle, celle de la terre et du cosmos ; les démons dévastateurs de Miyazaki ; l’art aborigène, avec ses motifs rituels et ses symboles millénaires. Un art dont l’objectif était d’évoquer les grands Ancêtres et de régénérer leur immortalité.

Sans aucun doute, la peinture de Jean Luc Moerman a quelque chose de primitif, de chamanique. Tout en étant résolument moderne puisque qu’elle s’inspire du street art, de la science-fiction, des comics, des mangas, …

On peut la qualifier de biomorphique également de part son côté organique.

Organique et vivace ! Les flux entrelacés, aux couleurs éclatantes, semblent glisser les uns sur les autres, s’entremêler, gonfler, pulser, grouiller. Comme dans un désir de se propager et de prendre possession de l’espace.

De l’espace et des objets, qu’il s’agisse de sacs à main, de vélos, de miroirs, de plexiglas, de tapis, de néons, de vaisselle, …

Les cellules mutantes de Jean Luc Moerman, animées d’une énergie propre, envahissent tous les supports.

L’artiste va même jusqu’à tatouer les photos de stars, de mode et autres tableaux de maîtres.

L’art ancestral du tatouage est ici exploité afin de redonner aux icônes leur aspect organique. En les ramenant à la vie, Jean Luc Moerman en fait de simples mortels, fragiles et éphémères.

Le registre est également celui de la prolifération. J’y vois personnellement quelque chose de plus mortifère qui pourrait s’apparenter à de la contagion, de la phagocytation voire même de la scarification. Mais là, ça n’engage que moi ;)

Cet artiste belge, reconnu sur la scène internationale, a pris possession du très bel espace Louise 186 et ce, jusqu’au 15 novembre.

Rien que le lieu d’exposition (éphémère, ne ratez pas le coche !) vaut le détour : un immeuble de 3.000 m2, sur 8 étages, en cours de réaffectation.

L’endroit idéal pour découvrir (ou redécouvrir) l’inquiétant univers moermanien.

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186

Jean Luc Moerman, Louise 186