
C’est devenu l’un des mes endroits préférés à Bruxelles : la Maison Particulière, au 45 de la rue du Châtelain.
Ce samedi, je décidai d’y retourner pour la seconde fois, 6 mois après ma première visite en mai dernier, dans le cadre du 14ème accrochage, Icône(s).
J’avoue, j’avais le trac. Vous savez, c’est un peu comme les rendez-vous amoureux. On appréhende toujours la deuxième rencontre : et si nous n’avions plus rien à nous dire ? et si la magie était retombée ? et si ? et si ? et si ?
C’est vrai finalement, je connaissais bien, à présent, cette maison de maître : sa sublime baie vitrée, son jardin soigné, sa somptueuse bibliothèque, ses trois niveaux, ses lumineuses salles d’exposition, ses salons intimistes, son ascenseur privé, etc.
Et pourtant…
Aussi étonnant soit-il, c’est un nouveau centre d’art contemporain que j’ai eu l’impression de visiter pour la première fois hier. Nouveau thème, nouvelles oeuvres, nouvelle approche, nouveau fil rouge, nouveau mobilier, nouvelle disposition, nouvel éclairage, nouvel enveloppement olfactif, … Bref, nouveau coup de foudre !
Pour ce dernier accrochage de l’année, Myriam et Amaury de Solages ont fait appel à deux familles de collectionneurs. Au sein de chaque famille, les pères et leurs fils ont confronté leur sensibilité et choisi les oeuvres, ensemble ou séparément. Myriam et Amaury de Solages se sont par la suite chargés de mélanger les collections, de tisser les liens entre les différentes oeuvres, de les associer en paires et de tendre le fil rouge.
Vous l’aurez compris, cet accrochage, Pair(e), propose donc plusieurs niveaux de lecture. Les jeux de miroirs sont multiples.
Pour la première fois, il n’y a pas d’artiste invité, ni d’invité littéraire. Tout tourne autour des deux collections privées : Divergente et Alix.
Du coup, ça part un peu dans tous les sens : design, arts traditionnels, art contemporain, photographie, peinture ancienne, cartes postales, sculptures, robots japonais. On passe de l’Inde à l’Afrique; du Moyen Orient à l’Océanie. Du profane au sacré.
Et c’est sans doute ce qui rend cet accrochage si unique et inspirant.
Personnellement, j’ai fait quelques belles découvertes en déambulant ainsi à travers les continents, les tendances et les époques :
- Tout d’abord, coup de coeur absolu pour Andres Serrano, un artiste contemporain américain connu pour ses séries photographiques traitant des problèmes sociaux et des questions liées au sexe et à la religion.
- Ensuite, Sayed Haider Raza, un peintre contemporain indien, mêlant nature et spiritualité, culture occidentale et philosophie orientale.
- Puis la photographe yéménite Boushra Almutawakel qui travaille depuis dix ans sur la représentation des femmes voilées.
- Et enfin, David LaChapelle, un photographe et réalisateur américain connu dans les domaines de la mode, de la publicité et de la photographie d’art.
Je reviendrai bien entendu sur chacun de ces artistes.
Un dernier mot sur l’une des facettes les plus originales et introspectives, selon moi, de cet accrochage : le dialogue filial. Dans les fameux « classeurs noirs » mis à disposition un peu partout, les collectionneurs, pères et fils, abordent les questions de la transmission générationnelle, de l’éducation artistique, de l’héritage culturel ou encore de la liberté (ou non) des choix esthétiques.
Un sujet qui a sans doute beaucoup parlé à Amaury de Solages, lui-même issu d’une famille de collectionneurs.
A ce propos, il était là, Amaury de Solages. Tout cool, tout sympa. Avec ses deux grands chiens blancs. J’avais presque l’impression d’être reçu chez lui, par lui.
C’est sans doute cela qui rend la Maison Particulière si… particulière.
Pair(e)
A voir à la Maison Particulière, au 49 Rue du Châtelain, jusqu’au dimanche 13 décembre.
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