Aimer l’art. Est-ce une condition suffisante pour aller au Burning Man Festival ?
« Burning Man – Art et Culte » publié aux éditions TASCHEN me ferait dire que OUI ! Aimer l’art est une condition LARGEMENT suffisante. Le photographe NK Guy y partage 16 années de sculptures monumentales, d’installations, de happenings participatifs, de performances pyrotechniques, d’oeuvres d’art collectives et éphémères, … Le résultat est époustoufflant et donnerait presqu’envie de sauter dans le premier avion à destination de San Francisco. Sauf qu’en dehors des 7 jours de festival, il n’y a rien sur le site de Burning Man. Rien. Nada. Si ce n’est une pleine inhospitalière, le Black Rock (Nevada), balayée par les tempêtes.
Il faut attendre la dernière semaine d’août pour qu’émerge de cette terre aride un site temporaire, entièrement voué au culte de l’Homme de feu. Une cité nomade, la Black Rock City, qui a attiré en 2015 plus de 70.000 festivaliers.
On y trouve de tout : des teufeurs, des performeurs, des doux dingues, des dadaïstes, des excentriques, des hippies 2.0, des utopistes, des nudistes, des exhibitionnistes, des créateurs, des marginaux, des post soixante huitards, des artistes du monde entier, des fêtards, des allumés, des outsiders, … Tout est permis au Burning Man Festival : l’excès, la nudité, la drogue, l’alcool, le sexe, … No limit ! Mais toujours en prônant le libre choix, le non jugement et la tolérance.
L’argent ? Il est interdit dans la Black Rock City. Chaque festivalier se doit d’être autosuffisant et de pratiquer le partage et l’entraide. A part les toilettes mobiles, le festival ne fournit aucune assistance matérielle aux Burners.
Dans le même ordre d’idée : pas de sponsors, ni de marques commerciales. Par contre, détrompez-vous, le Burning Man Festival n’est pas une initiative philanthropique : rien que pour le billet d’entrée, il vous faudra débourser jusqu’à 800 euros.
Mais revenons à l’art. Le Burning Man festival est une sorte de fourre tout interdisciplinaire, un « incubateur d’oeuvres d’art ». Pour beaucoup, il est l’opportunité de laisser libre cours à sa créativité artistique, trop souvent brimée dans « le monde réel ». Il est également une plate-forme de promotion exceptionnelle. Chaque oeuvre, quelle qu’elle soit, est vue comme un don de l’artiste à la communauté. La plupart des oeuvres sont éphémères à l’image de l’Homme, l’effigie du festival qui sera incendiée le samedi soir. Ou du Temple, oeuvre architecturale incendiée le lendemain, en clôture du festival. Durant 7 jours, les Burners assistent à une véritable surenchère de créativité, renforcée depuis l’arrivée des smartphones et des réseaux sociaux.
Certains disent du Burning Man Festival qu’il est « un festival d’art contemporain ». D’autres qu’il est « une foire techno orgiaque » ou encore « un carnaval post moderne de l’absurde ». Difficile de se situer entre ces extrêmes ;)
Quoi qu’il en soit, le Burning Man semble être une expérience physique et sensorielle, allant bien au-delà de tout ce qu’on peut expérimenter dans un musée, une galerie, un centre d’art. L’expression, aussi bien personnelle qu’artistique, y est radicale. L’effervescence créatrice, unique.
Dans l’excellent documentaire « J’irai dormir chez l’homme qui brûle », Antoine de Maximy fait référence au désert de Dali. C’est bien vu. Il dit aussi que « pour vraiment comprendre Burning Man, il faut y aller ». Qui sait, un jour, peut-être (…)
Site officiel : http://burningman.org
Art installations 2015 : http://burningman.org/event/brc/2015-art-installations/
Editions TASCHEN : Burning man – Art et Culte
Communauté belge de burners : Burners from Belgium
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