Retour au 186, avenue Louise.
Après Jean-Luc Moerman, l’Espace Louise 186 accueille sept étudiant(e)s, fraîchement diplômé(e)s de l’Ecole de photographie et de de techniques visuelles Agnès Varda.
Maïté Baldi, Lucie Donnet, Laurent Gilson, Makbule Kaman, Caroline Lemaire, Julian Miranda et Nastia y exposent leurs travaux de fin d’étude, l’aboutissement d’un cursus de trois ans.
Réparties sur 4 étages, les oeuvres photographiques abordent une multitude d’approches et de thématiques.
Trois séries ont retenu plus particulièrement mon attention :
- Avec BIS, Nastia se concentre sur les femmes de 50 et 70 ans, celles qui « semblent détenir toute la sagesse du monde ». Elle les sublime, les sacralise. Avec tendresse et respect. Une oeuvre à la fois sobre et puissante ayant comme point de départ un questionnement sur la longévité et la possibilité de vivre une seconde vie. Une vie BIS, « ni différente, ni tout à fait la même ».
- Avec SOUS LE FEU DES ARTIFICES, Lucie Donnet nous emmène dans l’univers très particulier du culturisme. Un univers où « tout tourne autour de la notion du factice, du postiche, du faux ». La jeune femme joue brillamment avec la notion d’artificialité et donne une dimension nouvelle, plus profonde et sombre parfois, à cette quête absolue (et fragile) de perfection.
- Et puis et puis… Et puis il y a MENTIS. De Laurent Gilson. D’un coup d’un seul, on oublie où on est. On oublie pourquoi on est là et ce qu’on y fait exactement. On est happé, immergé, englouti. Il n’y a pas de paliers chez Laurent Gilson. Pas de « Attention ces images peuvent heurter la sensibilité d’un public non averti ». Non. Rien. C’est brutal. La confrontation est directe, sans artifice. Alors, on y voit ce qu’on veut y voir. C’est inquiétant, c’est glauque, c’est noir, c’est angoissant, c’est morbide. OK, peut-être. Mais c’est sans doute beaucoup plus que cela. MENTIS met en scène, dresse un décor, crée une tension, raconte une histoire, questionne et déroute. L’espace d’un instant, une fiction s’offre à nous, symbolique, tortueuse, antagoniste et complexe. « Mentis » signifie « Esprit ». Il est généralement utilisé dans l’expression « Compos mentis ». Sauf qu’ici, on laisse planer le doute, comme dans toute bonne intrigue qui se respecte.
C’est ce jeune étudiant en sociologie à l’UCL qui, à mon humble avis, a le mieux illustré la notion d’Engramme, « trace organique hypothétique qui subsisterait dans le cerveau à la suite d’une expérience vécue et qui serait susceptible de reviviscence ».
Bon, pour terminer, j’ai une bonne… et une mauvaise nouvelle !
La mauvaise ? Nous sommes le 6 décembre, dernier jour de l’expo.
La bonne ? Les portes de l’Espace Louise 186 resteront ouvertes jusqu’à 19.30 ;)
Louise 186 : https://www.facebook.com/Louise186/?fref=ts
ENGRAMME : https://www.facebook.com/events/1632002107087447







