Joana Vasconcelos à la Patinoire Royale

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J’aimerais que 2017 soit à l’image de cette première expo de l’année : lumineuse, fantaisiste, flamboyante, sensuelle et joyeuse.

Joana Vasconcelos, exposée jusqu’au 25 mars à la (sublime) Patinoire Royale, est une artiste plasticienne portugaise née en France.

Son œuvre est facilement identifiable. Il s’agit de sculptures ou d’installations monumentales constituées d’objets manufacturés ou de matériaux liés à l’univers du textile et à l’artisanat. D’où le titre de cette première rétrospective organisée à Bruxelles : De fil(s) en aiguille(s).

La renommée internationale de l’artiste remonte à 2005. Invitée à la 51e Biennale de Venise, elle fait sensation avec sa « Fiancée », un lustre monumental composé de 25.000… tampons hygiéniques ! Le ton est donné.

En 2012, invitée à exposer dans le prestigieux château de Versailles (première femme à investir les lieux by the way), elle réitère avec « Cendrillon ». De loin, une paire d’escarpins de 4,10 mètres de long. De près, un savant assemblage… d’ustensiles de cuisine.

Vous l’aurez compris : l’œuvre de Joana Vasconcelos est résolument féminine. De par les thèmes abordés mais également de par les matériaux utilisés (étoffes, perles, plumes, broderies, soieries…) et les techniques employées (tricot, tissage, maillage, broderie, dentelle, crochet, patchwork…).

On y retrouve le savoir-faire propre aux Arts appliqués et à la pratique traditionnelle portugaise des travaux d’aiguilles. Chacune des œuvres est réalisée à la main dans l’atelier de l’artiste, situé sur les bords du Tage à Lisbonne. Une véritable manufacture employant une petite cinquantaine de personnes.

Alors, oui, l’œuvre de Joana Vasconcelos est lumineuse, fantaisiste, flamboyante, sensuelle et joyeuse. Elle est aussi baroque et kitsch. On peut l’associer au « Ready made » ou à la culture « Pop ».

Certaines œuvres, comme Material Girl (2015) ou Valkyries (2014, 2015), m’ont toutefois fait une impression quelque peu différente. J’y ai vu Le Kraken de Victor Hugo, Lautréamont ou Jules Verne. J’y ai vu La Mère de Louise Bourgeois. J’y ai vu de séduisantes et mortelles plantes carnivores ; d’inquiétantes poupées vaudous ; de gigantesques et répugnantes reines pondeuses.

Ces œuvres tentaculaires ont un côté « organique », presque « cannibale ». A la fois légères et lourdes. Sensuelles et obscènes. Attractives et répulsives. Proliférantes à la manière des cellules mutantes de Jean-Luc Moerman. Hypnotiques à la manière des déesses monstrueuses et sublimes de H.R. Giger.

Bref, une exposition toute en contrastes à découvrir jusqu’au 25 mars à la Patinoire Royale (Rue Veydt 15 à 1060 Saint-Gilles).

Site : http://www.lapatinoireroyale.com
Facebook : https://www.facebook.com/PatinoireRoyale

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