
Je n’aime pas Van Gogh.
Enfin, je n’aime pas l’oeuvre de Van Gogh parce que l’homme en tant que tel m’est plutôt sympathique.
Vous êtes vous déjà planté face à l’un de ses auto-portraits ? J’en ai fait l’expérience cet été, lors de ma visite au musée Van Gogh, la plus grande collection Van Gogh au monde avec plus de 200 tableaux, 500 dessins et près de 700 lettres manuscrites (notamment la correspondance avec son frère Théo).
Quelle intensité ! Quelle force d’âme !
Il est évident que la fragilité psychologique de Van Gogh a joué dans cette expressivité nouvelle qui fit de lui l’un des précurseurs du Fauvisme et de l’Expressionnisme.
Ca… et son histoire.
Il y a d’abord sa première expérience dans le marché de l’art, chez Goupil & Cie, co-dirigé par son oncle. Van Gogh refuse rapidement de concevoir l’art comme une marchandise. Il est licencié.
Il y a ensuite son désir d’étudier la théologie et ses échecs successifs aux différents examens.
Puis son départ pour le Borinage, en Belgique, où il devient prédicateur. Jugé trop proche de la classe défavorisée dont il devient le porte-parole, soupçonné d’être un meneur dans la lutte contre le patronat, il est contraint d’abandonner sa mission et sa carrière d’évangéliste.
C’est en 1880, à 27 ans, après une grave phase de dépression, qu’il décide de devenir peintre, soutenu moralement et financièrement par son frère Théo. Il vit alors comme un reclus à recopier sans relâche les oeuvres des grands maîtres, dont Jean-François Millet. Parce que, ne l’oublions pas, Van Gogh est avant tout un peintre autodidacte.
J’aime Van Gogh. Pour son courage, sa détermination, son acharnement. Et ce, malgré les déceptions, la solitude et l’instabilité mentale.
Oui, j’aime Van Gogh, passionnément.
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A voir au Musée Van Gogh jusqu’au 17 janvier, une exposition consacrée au parallélisme entre l’oeuvre de Van Gogh et celle d’Edvard Munch : http://www.vangoghmuseum.nl/en/whats-on/exhibitions/munch-van-gogh