What Goes Around Comes Around. Steve McCurry en est la parfaite illustration.
Les regards intenses qui l’ont rendu célèbres ne trompent pas. Ils sont le reflet de son regard à lui, franc, honnête et généreux.
What Goes Around Comes Around.
A 12 ans, Steve McCurry découvre la mousson indienne en feuilletant un numéro de Life Magazine. Il se jure, une fois adulte, de partir à la découverte de ce pays fascinant.
C’est ce qu’il fera, une quinzaine d’années plus tard, en tant que photojournaliste pigiste.
Sur place, c’est le coup de foudre. Il est fasciné par ce « pays schizophrène cherchant continuellement l’équilibre entre le matérialisme et la spiritualité ». Il y restera deux ans.
C’est lors de ce voyage qu’il entend parler de la situation afghane. Il décide de passer clandestinement la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Et ce, alors que celle-ci est fermée à tous les journalistes occidentaux. Entre 1979 et 1980, il passera plusieurs semaines aux côté des Moudjahidines et couvrira l’invasion soviétique. Il repassera la frontière habillé en Afghan, des pellicules cousues à l’intérieur de ses vêtements.
A son retour, il reçoit le prix Robert Capa Gold Metal pour « le meilleur grand reportage photographique publié ayant requis un courage et une logistique exceptionnels ». Ses photos de la guerre en Afghanistan font le tour du monde. Sa carrière est lancée. Les plus grands se l’arrachent : Time, Life, Newsweek, Geo, National Geographic, …
C’est dans le camp de réfugiés de Nasir Bagh qu’il rencontrera quelques années plus tard Sharbat Gula, une jeune Afghane de 13 ans qu’il photographiera en 1984. En juin 1985, son visage fait la couverture du magazine National Geographic. La « fille afghane » ou « l’Afghane aux yeux verts », symbole du conflit en Afghanistan et de la situation des réfugiés, devient mondialement célèbre. En 2002, National Geographic réalise un documentaire dans lequel on voit Steve McCurry partir à la recherche de la jeune femme. Il la retrouvera et la photographiera 18 ans après la photo initiale.
En Afghanistan, il retournera une bonne quarantaine de fois. Il couvrira en parallèle de nombreuses zones de conflit de par le monde.
Pourtant, Steve McCurry ne se voit pas comme un photographe de guerre : « Je n’ai jamais été intéressé par les combats, ce qui m’importe, ce sont les effets de la guerre sur les populations civiles, les conséquences humaines des conflits ».
Pour beaucoup, Steve McCurry est un humaniste.
Il aime la pluie et l’atmosphère qui s’en dégage. Le Bouddhisme, pas comme religion mais comme philosophie de vie. Il est fasciné par les visages, leur diversité et leur capacité à « raconter des histoires ». Par la résilience. Il aime les enfants parce qu’un « enfant reste un enfant, où qu’il soit dans le monde ». Il se passionne pour les relations qu’il peut y avoir entre l’homme et l’espèce animale. Pour les cultures en disparition et les traditions anciennes. Il est en quête de l’instant décisif et prône la patience. Il est impliqué, engagé : « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près ». Discret et humble : « Les gens doivent t’oublier, toi et ton appareil, pour que leur âme pénètre l’image ». Il est « l’Homme qui regarde le monde droit dans les yeux ».
Depuis 1986, Steve McCurry est membre de l’agence Magnum. Il accumule les prix prestigieux dont le prix World Press Photo Award, décerné au terme du plus grand et du plus prestigieux concours annuel de photojournalisme. La qualité cinématographique de ses clichés ainsi que son savoir-faire sont reconnus internationalement.
Et pourtant, quand on lui demande de dévoiler son secret, il répond le plus simplement du monde : « Il n’y en a pas, il suffit d’être aimable ! ».
C’est cet homme-là que vous invite à découvrir « The World of Steve McCurry » au Palais de la Bourse de Bruxelles, jusqu’au 25 juin 2017.
Partez à la découverte de ce formidable conteur visuel. Laissez-vous surprendre par son univers intense, aux couleurs vives et aux contrastes exacerbés.
Au total, ce sont plus de 200 photographies imprimées en grand format qui vous invitent au voyage et à la découverte. Des photos connues, d’autres plus récentes, voire même inédites.
La scénographie est sobre mais redoutablement efficace ! Un subtil jeu de transparence et de surimpression…
Alors, go ! Direction place de la Bourse ! La plus grande rétrospective de Steve McCurry, ça ne se rate pour rien au monde. Surtout quand elle est organisée à Bruxelles ;)
Steve McCurry Expo
Place de la Bourse à 1000 Bruxelles
Site officiel
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Steve McCurry
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