Elzo Durt au Café Maison du Peuple

Elzo Durt au Café Maison du peuple

Tout débuta avec cette photo prise un matin de décembre et postée sur Instagram.

Une certaine Paola Sidgwick y ajouta en commentaire le hashtag #elzodurt<3

Et voilà, c’était parti !

Coup de foudre absolu pour l’univers fantasmagorique de ce Bruxellois pure souche de 35 ans.

Elzo Durt est diplômé de l’ERG (École de Recherche Graphique), un institut supérieur d’arts plastiques situé à Ixelles.

A 24 ans, fraichement diplômé, il ouvre sa galerie Plin’ Tub et sa maison d’édition du même nom.

En parallèle, il gère l’identité graphique du Recyclart, haut lieu de la culture underground bruxelloise.

Il sera aussi, de 2005 à 2007, directeur artistique du magazine belge gratuit Voxer.

Bref, il voit du monde, il partage, il échange.

Initié très tôt à la musique par son père, il rêve, tout jeune déjà, de créer des pochettes de disque. En 2006, il réalise sa première pochette pour le label français Born bad Records. Une collaboration longue et fructueuse.

Rapidement, Elzo Durt se fait un nom dans le milieu punk-garage-rock’n’roll. On s’arrache ses pochettes, affiches, posters et flyers aux allures punkoïdes et psychédéliques.

Il crée même son propre label en 2011, le Teenage Menopause Records.

Je ne vais pas vous mentir plus longtemps… Je ne connais RIEN à l’univers musical d’Elzo Durt. Ni à la musique tout court d’ailleurs. Mes uniques références musicales sont, en gros, Lauryn Hill, Selah Sue, Amy Winehouse, Asaf Avidan et Lou Doillon.

Par contre, l’art, ça me parle plus ;)

Ce qui m’a directement séduite dans la fresque de la Maison du peuple à Saint-Gilles ? L’idée de détourner des images anciennes pour les rendre contemporaines. Ca m’a rappelé la démarche du Belge Jean-Luc Moerman qui s’amuse à tatouer (désacraliser ?) les tableaux des maîtres anciens.

J’y ai aussi retrouvé l’ambiance des grandes oeuvres symbolistes, à l’époque où les artistes tiraient leur inspiration des rêves, de la mythologie, des légendes, de la magie, de l’esotérisme et de l’au-delà. Le tout avec, comme thème de prédilection :  la mort. Et comme figure dominante : la femme. Chez Elzo Durt, on parlera plutôt de « joyeuse morbidité » !

Le processus créatif d’Elzo Durt a la particularité d’être purement numérique. Il chine des ouvrages de gravures anciennes, les triture, les découpe, les scanne, les décompose, les recompose et photoshop / colorise le tout ! « Elzo Durt n’est pas musicien mais son processus de création s’apparente à celui d’un Dj » Bien vu !

Donc, si je résume (avant d’aller plus loin) : passion pour la musique punk-garage-rock’n’roll + formation de graphiste/illustrateur + expérience dans le milieu alternatif / underground + intérêt pour l’esthétique des gravures des 17 et 18 ème siècles + goût immodéré pour la fête et les rencontres = plus de 150 expositions en Europe et un style unique !

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Copyright Elzo Durt http://elzodurt.com
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Un petit mot sur cette exposition « Deus Ex Machina » (dont vous voyez l’affiche ci-dessus). Elle est importante car elle signe un changement de cap dans le travail artistique d’Elzo Durt.

Jusque là, celui-ci travaille principalement en sérigraphie. Parce que c’est financièrement abordable et plus facile à transporter. Avec « Deus Ex Machina » organisée du 26 septembre au 14 novembre 2014 à la galerie 12mail (Paris), Elzo Durt a l’opportunité d’explorer d’autres supports. Les 15 oeuvres exposées sont des pièces uniques, grand format, imprimées en Diasec. Terminé de trimballer ses travaux roulés sous le bras… Là, c’est du sérieux ! Ok, le support est plus fragile que la sérigraphie mais il permet à Elzo Durt de s’exposer ailleurs que dans les milieux underground et alternatifs. Mais surtout, ça lui permet de toucher un public plus large et de multiplier par 30 le prix de vente de ses oeuvres. Elzo Durt a beau répéter partout qu’il est mauvais négociant, que vendre ça n’est pas son truc, qu’il ne fait pas ça pour l’argent (ce dont je ne doute pas une seconde) il y a bien un moment où tout artiste a besoin de moyens pour évoluer et faire évoluer son art. C’est également l’occasion pour Elzo Durt d’exposer un petit nombre d’oeuvres (15) et de se concentrer sur un thème unique. Un défi de taille pour « Elzo le prolifique ».

Voilà, c’est à peu près tout ce que je sais aujourd’hui sur Elzo Durt.

Ah oui, j’oubliais, il a un frère, artiste lui aussi : Silio Durt.

Aujourd’hui, Elzo Durt collabore avec des journaux prestigieux comme le Monde et Libération. Il expose aussi, à la Nero Gallery de Rome, entre autres.

Faites comme moi, likez sa page Facebook. Et puis, passez prendre un verre à l’occasion au café Maison du Peuple à Saint-Gilles.

Ca vaut franchement le détour.

Elzo Durt au Café Maison du peuple
La Maison du Peuple, 39 Parvis de Saint-Gilles à 1060 Bruxelles