Bruxelles. Londres. Namur.
Le Pop Art a le vent en poupe !
Comment la Belgique s’est-elle approprié le Pop Art dans les années 60 ? Comment les artistes belges ont-il répondu à ce courant de portée internationale ? C’est ce à quoi tente de répondre Pop Art in Belgium, organisée à l’ING Art Center jusqu’au 14 février 2016. Le point fort de cette expo ? Réunir pour la première fois des oeuvres de stars internationales du Pop Art (Andy Warhol, Roy Lichtenstein, …) et celles d’artistes belges (Evelyne Axell, Marcel Broodthaers, Panamarenko, …). La mise en dialogue est originale et audacieuse. Mais je la trouve complexe pour le commun des mortels (moi y compris). Entre ma première note et celle-ci, ING Belgique a mis à disposition un dossier pédagogique qui devrait permettre aux jeunes (et aux moins jeunes) d’y voir plus clair. Je le conseille vivement. Au même titre que le catalogue de l’exposition, un petit bijou rédigé par Carl Jacobs et édité par le Fonds Mercator.
Direction le Tate Modern de Londres à présent où l’expo The World Goes Pop bat son plein jusqu’au 24 janvier 2016. On y découvre des oeuvres Pop provenant d’artistes du monde entier. Comment le Pop Art s’est-il développé au-delà de l’Angleterre (dont il est issu) ? Comment ce mouvement artistique international a-t-il répondu aux spécificités culturelles des différents pays où il s’est développé ? J’avoue, j’ai eu du mal. J’ai eu du mal avec le prix de l’entrée (je sais qu’on est à Londres mais tout de même), j’ai eu du mal avec l’audio guide (payant et anglophone), j’ai eu du mal avec les couleurs vives de certains murs (les oeuvres ne suffisaient pas ?), j’ai eu du mal avec la foule (des touristes pour la plupart, au secours !), j’ai eu du mal avec le merchandising Pop (omniprésent), … Bref, expérience non concluante en ce qui me concerne. SORRY LONDON.
Et puis il y eut Namur. Aaaaahhhh Namur… Est-ce parce que je suis une femme que j’ai autant aimé Pop Impact : Women artists ? Est-ce parce que je suis une femme que je l’ai à ce point préférée aux deux autres ? L’expo n’est pas très grande. Deux salles au total. Pas de décoration psychédélique ! Pas d’ambiance sixties ! La parole est à l’Art. Et aux femmes. Huit artistes se partagent l’espace avec, en meneuse de revue épanouie et liberée, Evelyne Axell, également présente à Bruxelles et Londres. Trop longtemps restées dans l’ombre de leurs homologues masculins, ces femmes artistes sont aujourd’hui au devant de la scène : Evelyne Axell mais également Martine Canneel, Pauline Boty, Niki de Saint Phalle, Sylvie Fleury, Jann Haworth, Alina Szapocznikow, …
Pop Impact : Women artists est une exposition intimiste, subtile, tout en nuances et en finesse. Elle est abordable, à tous niveaux. Financièrement d’abord. Intellectuellement ensuite. Un audio guide est proposé gratuitement et explique dans un langage clair et concis ce qu’est le Pop Art et comment ces artistes femmes ont marqué l’histoire de l’art. A ce propos, il est intéressant de noter que le titre de l’expo est réversible. Si si… Pop Impact : Women artists OU Women artists : Pop Impact. Lequel des deux a influencé l’autre, en voilà une question intéressante !
Il est passionnant de voir comment ces artistes se sont différenciées de leurs homologues masculins, comment elles se sont approprié le Pop Art. Les matériaux utilisés, par exemple, sont différents de ceux des hommes. Ce sont à elles que l’on doit l’élargissement des métiers d’art à la création artistique, la suppression de la frontière entre Beaux-Arts et artisanat. Une différence qui les a malheureusement déforcées et stigmatisées, leur travail ayant injustement été catalogué à l’époque comme passe temps, loisir créatif. Et puis il y a les enfants à éduquer, la table à dresser, … Comme me le rappelait très justement une amie écrivain : « Pour nous, les femmes, la vie prend toujours le dessus ».
Bref, c’est un sujet qui me passionne et que Pop Impact : Women artists aborde avec sensibilité et intelligence.
J’y suis restée plus deux heures à la Maison de la Culture de la Province de Namur (contre 20 minutes au Tate Modern !). Seule, au calme, en parfaite communion avec les différentes oeuvres. Et plus spécifiquement avec les dessins d’Evelyne Axell. Des dessins inédits que vous ne trouverez ni à Bruxelles, ni à Londres !
J’ai adoré mettre en mouvement, toute seule comme une grande, la très belle oeuvre de Niki de Saint Phalle. J’ai adoré pouvoir prendre des photos librement. J’ai adoré que les oeuvres soient à portée de main. J’ai adoré que la salle d’exposition ne s’ouvre que pour moi (et se ferme après mon départ). J’ai adoré m’entendre dire en fin de visite que « non, je ne pourrai pas acheter le dvd sur Evelyne Axell car… la clé du stock est introuvable ». J’ai adoré la simplicité et l’humilité avec laquelle la gentille dame de l’accueil s’est inquiétée de savoir si « l’exposition m’avait plu ».
Oh oui qu’elle m’a plu ton exposition Madame !
Namur n’a définitivement rien à envier aux grandes capitales européennes ;)
Exposition Pop Impact : Women Artists, du 17 octobre 2015 au 14 février 2016, tous les jours de 12h00 à 18h00.
Plus d’infos ici.
Dossier pédagogique à télécharger ici.
Reportage CanalC à voir ici.
Merci à Pays des Vallées pour son concours qui m’a permise de visiter cette très belle expo gratuitement et de recevoir, en prime, une entrée pour Pop Art in Belgium.
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Let’s go Pop ! #INGPopart
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