Est-ce de l’art ?
C’est la première fois que je me pose cette question sur Ma petite Histoire de l’Art.
Généralement, cela va de soi. Je découvre un artiste, je vais à une expo, j’assiste à une conférence, je visite une galerie, … et BAM! j’écris.
Mais dans le cas présent, j’ai un doute… Les Machines de l’Île de Nantes sont-elles des sculptures monumentales ? Est-ce de l’art ou du cirque, du théâtre, du spectacle de rue ? Le Parc des chantiers est-il un espace muséal ou un parc d’attraction, une fête foraine ?
En même temps quelle différence…
L’important est que, durant les deux heures passées sur place, j’ai ressenti la douce excitation de l’enfance, à grands coups de Oooohhhhhh Ahhhhhhhh. Le temps s’est arrêté. Une porte s’est ouverte.
Les Machines de l’Île de Nantes ont élu domicile il y a une dizaine d’années dans le quartier des anciens chantiers naval, proche des quais de la Loire.
Le patriarche, un éléphant de 48 tonnes, fait de métal et de bois, accueille les curieux. Plusieurs fois par jour, il quitte la nef et se ballade au milieu des passants subjugués. A raison de trois kilomètres à l’heure, le pachyderme traverse le Parc avec, sur son dos et dans ses entrailles, une cinquantaine d’heureux élus.
Sur sa route, il croise le Carrousel des Mondes Marins, un manège géant à trois niveaux parsemés de créatures imaginaires. Un coup de pédale, de manivelle et ce fabuleux bestiaire prend vie, sous nos yeux (z)ébahis.
Plus loin, c’est la Galerie des Machines qui nous immerge dans un laboratoire fantastique fait de croquis, d’études et de prototypes. Des animateurs-comédiens nous y dévoilent tous les secrets de ces étranges créatures. On peut y croiser une araignée géante, une chenille arpenteuse ou encore un héron, tout droit sorti d’une mystérieuse cité dans le ciel. Un projet ambitieux, appelé Arbre aux hérons, qui devrait voir le jour en 2022.
Le tout est conçu et créé sur place, dans un vaste atelier, accessible au public. Anciennement un hangar où l’on construisait des bateaux. Les navires ont aujourd’hui laissé place à des constructions mécaniques, entre fantasy et science-fiction.
Peut-on parler de steampunk ? Sans doute, oui ! On serait presque étonné de ne pas voir débarquer sur le site un dirigeable avec, à son bord, un bon vieux gentleman victorien et ses lunettes d’aviateur.
« Les Machines de l’île est un projet artistique, né de l’imagination de François Delarozière et Pierre Orefice, qui se situe à la croisée des « mondes inventés » de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes. »
Project artistique, c’est bien ça. Ca inclut tout : l’art, le cirque, le théâtre, les marionnettes (à la manière des Bread and Puppet of course).
Les Machines de l’Île de Nantes sont une invitation au rêve et à l’enfance. Venez y suspendre le temps et y ouvrir une porte…
Et qu’il s’agisse d’art ou non, who cares ? L’important n’est pas la destination, c’est le voyage ;)
Parc des Chantiers
Bd Léon Bureau
44200 Nantes