« Le Baiser de Klimt est la Joconde du XXème siècle. »

Pas faux ! En terme de popularité et de mystère, les deux se valent effectivement.

Klimt a peint « Le Baiser » entre 1907 et 1908, en pleine période dorée.

Le thème du couple enlacé n’est pas totalement neuf puisqu’on le retrouve déjà, moins abouti, dans la Frise Beethoven.

Que dire à propos du Baiser, véritable apothéose du cycle d’or ?

Le fond est uni, sans aucun repère spatial ou temporel. Le parterre de fleurs s’arrête brusquement, accentuant l’impression de vide abyssal. Un homme porte une tunique aux motifs rectangulaires, sombres et clairs. Symboles masculins. Il étreint une femme dont la robe est parsemée de motifs floraux et circulaires. Symboles féminins. Les motifs géométriques des vêtements s’entremêlent à la jonction des deux personnages. Les yeux clos, la femme, passive, semble s’offrir, se laisser aller à la passion. L’homme, dominant, la possède. Un halo doré, tel un cocon d’or, enveloppe les deux personnages qui ne forment plus qu’un.

Certains y voient un couple enlacé, ni plus ni moins… D’autres y perçoivent une allusion symbolique à la sexualité… D’autres encore y pressentent l’uniformité cosmique… D’autres enfin y reconnaissent Klimt en personne, immortalisé avec l’amour de sa vie, Emilie Flöge…

Personnellement, j’y entrevois « l’univers suspendu à un baiser » (…)