Melancholia, à la Fondation Boghossian – Villa Empain

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J’étais triste ce matin-là.

Allez savoir pourquoi.

Tôt le matin, je décidai d’aller visiter la Fondation Boghossian – Villa Empain, un des chefs d’œuvre de l’architecture Art Deco bruxelloise.

On m’y avait vaguement parlé d’une expo.

Melancholia.

Melancholia m’aurait-elle à ce point émue si j’avais été dans un mood différent ?

Peut-être.

Toujours est-il qu’une fois sur place, c’est comme si chaque œuvre – à sa façon – entrait en résonance avec une partie de moi.

Le Paradis perdu ; Mélancolies ; Ruines ; Le Temps qui passe ; Solitude ; Absence. Six thématiques profondes faisant écho à la personne que je suis, ici et maintenant.

Au total, c’est plus de 70 œuvres majeures d’artistes belges et internationaux qui traitent de la mélancolie et de ses représentations universelles.

« Les œuvres exposées ont été choisies non pas pour évoquer directement la mélancolie mais pour provoquer chez le visiteur ce sentiment… »

Et c’est vraiment ça !

Les œuvres ne sont pas tristes en soi. Elles agissent comme des miroirs. Chacune d’elles reflète nos questionnements existentiels et notre rapport au monde.

J’ai aimé l’installation sculpturale de Claudio Parmiggiani qui accueille le visiteur avec une réflexion sur les notions de temps et de mémoire.

J’ai redécouvert avec passion l’œuvre onirique et anxiogène de Giorgio de Chirico. Et plus spécifiquement deux de ses toiles, « Pomeriggio d’Estate » (1972) et « Piazza d’Italia » (1970).

J’ai été troublée par la mise en abîme des œuvres de Léon Spilliaert (« Golfbreker met paal », 1909) et Norbert Schwontkowki (« Phys expriment », 1995).

Emue aux larmes par « La Beauté d’une cicatrice » (2012) de Lionel Estève ou encore « La Suspension » de Samuel Yal (Dissolution, 2012).

Mais de toutes les œuvres, c’est l’installation in situ de Christian Boltanski qui provoqua chez moi l’émotion la plus vive : dans le jardin de la Fondation, de longues tiges au bout desquelles l’artiste plaça plus de 800 clochettes traditionnelles japonaises. Au gré du vent, celles-ci carillonnent.

« Animitas » (2016 – 2018). Ou « Petites âmes » en espagnol. Un bien joli nom pour une œuvre poétique évoquant les esprits disparus. Ceux-là mêmes qui nous manquent cruellement et dont l’absence, jour après jour, nous ramène à notre propre fragilité, à notre propre impermanence.

Une petite musique des âmes à découvrir, jusqu’au 19 août, à la Villa Empain (…)


FONDATION BOGHOSSIAN – VILLA EMPAIN

Centre d’art et de dialogue entre les cultures d’Orient et d’Occident
Avenue Franklin Roosevelt 67
1050 Bruxelles

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Senza Titolo (2013 – 2015) de Claudio Parmiggiani
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La Beauté d’une cicatrice (2012) de Lionel Estève

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