La Case Bleue, restaurant-galerie à Grand Bassam, Côte d’Ivoire

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Si mon blog avait été un blog culinaire, je vous aurais très vraisemblablement parlé de La Case Bleue, mon restaurant coup de cœur à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire.

J’y aurais raconté le parcours d’Hermann, un jeune ivoirien prodige, passionné de gastronomie, qui gère aujourd’hui de main de maître ce restaurant à la clientèle cosmopolite.

J’y aurais décrit sa cuisine inventive et raffinée, sa carte variée et originale, ses produits locaux de qualité.

Mais voilà : mon blog traite d’art… et non de gastronomie.

Et pourtant, j’ai envie de vous parler de La Case Bleue. Pas du restaurant, non, mais bien du restaurant-galerie.

Car aux côté d’Hermann se trouve un homme, Luc, passionné d’art, de design, de mode et d’architecture. C’est à lui que l’on doit l’ambiance feutrée de cet endroit si particulier qu’est La Case Bleue.

Régulièrement, des expositions y sont organisées, toujours dans le but de soutenir l’art et de mettre en avant des artistes locaux.

De belles rencontres artistiques, j’en ai faites grâce à Luc.

Carine Mansan dans un premier temps, une jeune artiste ivoirienne exposée à La Case Bleue du 13 avril au 30 mai et dont j’ai déjà longuement parlé sur ce blog.

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Jean-Servais Somian ensuite, rencontré dans son atelier de Grand Bassam. Né en Côte d’Ivoire en 1971, Jean-Servais est designer, ébéniste et sculpteur. Installé à Paris, JS Somian continue de produire en Côte d’Ivoire. Ses « sculptures mobiliers » se distinguent par leur ligne pure. Dans son show-room de Grand Bassam, récemment ouvert, j’ai eu la chance d’admirer de sublimes banquettes, initialement des pirogues de pêcheurs transformées par l’artiste. Des consoles et bibliothèques stylées, toutes nées d’un seul bloc de bois de cocotier, la matière de prédilection de Jean-Servais. Et enfin, d’originaux tabourets faits de bassines en plastique renversées surmontées d’un coussin en Wax. Aujourd’hui, Jean-Servais Somian expose un peu partout dans le monde et séduit un public de plus en plus large en proposant des pièces uniques, mêlant tradition et modernité. L’homme est singulier, extravaguant et charismatique. A l’image de ses œuvres, il est le mariage réussi du meilleur des deux mondes, à la croisée des influences occidentales et africaines.

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Plus discret et introverti, Yubah Sanogo. Si le jeune artiste vit à Bingerville, c’est à Grand Bassam qu’est situé son atelier. A quelques minutes à pied de La Case Bleue. Né en 1984 en Côte d’Ivoire, Yubah Sanogo sort diplômé du Centre Technique des Arts Appliqués d’Abidjan en 2005. Sa première source d’inspiration est la confrérie des dozos et plus particulièrement leurs tenues traditionnelles. Suivent les toiles d’araignée, omniprésentes dans toute une partie de son œuvre. Depuis quelques années, Yubah Sanogo travaille le pointillé, un peu à la manière des artistes aborigènes d’Australie qu’il a découvert a posteriori. Ses œuvres semi-figuratives, colorées et énigmatiques, invitent à la contemplation et à l’introspection.

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Enfin, Laurent Diby, un photographe Ivoirien connu à Grand Bassam pour avoir participé au projet Inside Out Grand Bassam, une initiative de la photographe belge Paula Bouffioux, en collaboration avec La Case Bleue. Au total, plus de 250 portraits ont été apposés sur les façades de Grand Bassam. Sur les 250 portraits, 200 environ ont été réalisés par Laurent Diby. Laurent Diby est discret, il parle peu. L’artiste est invisible sur les réseaux sociaux. Par choix, dit-il. Et d’ajouter : « Je préfère avancer à petits pas, tranquillement, tout doucement, aller de petits succès en petits succès ». Et pourtant, du talent, il en a à revendre Laurent Diby ! Il travaille principalement en noir et blanc. Il prend sur le vif, sans mise en scène. Pas de retouche, ni de montage. Il se qualifie de photographe humaniste. De ceux qui « ont un intérêt pour l’être humain comme il se présente dans la vie de tous les jours, sans pose, sans artifice ». Autodidacte, Laurent Diby se démarque en 2009 lors de la 4ème édition de La biennale des Arts Plastiques, les Guyzagn. Son « regard sur elles », portrait d’une vendeuse de bananes braisées en pleine activité, remporte à l’unanimité le Prix Bene Hoane du meilleur photographe. Sa carrière est lancée. En toute humilité, Laurent Diby se veut le témoin de la vie sociale qui l’entoure : « Il faut que je retrace quelque chose ». Ses photos, il gagnerait à les partager sur le Net, à les voir diffusées et commentées. Un jour, peut-être…

Laurent Diby, Enfants de Bleufort, Bleufort, 2013

Laurent Diby, Ewudolé, Abissa, Grand-bassam, 2015

Laurent Diby, Fanico du banco, Abidjan, 2016

Laurent Diby, Jour de marché à Bleufort, Bleufort, 2013

Laurent Diby, Réné Tosavy, Scari'face, Abidjan, 2013

Carine Mansan, Jean-Servais Somian, Yubah Sanogo, Laurent Diby… Tous ces artistes, je les ai rencontrés par l’intermédiaire de Luc. Tous viennent régulièrement manger à La Case Bleue. Certains y sont exposés. D’autres le seront un jour.

Je partais en Côte d’Ivoire en mémoire de mon père, Raphaël August Opstaele, décédé en février dernier. Un artiste. Un grand artiste. Je pensais me changer les idées, voir autre chose.

Mais l’art m’a rattrapée, me rappelant à quel point les artistes (et les amateurs d’art) étaient des êtres hors normes, passionnés et passionnants.

Longue vie à La Case Bleue (…)

Restaurant-galerie « La Case Bleue »
Grand-Bassam, Côte d’Ivoire
lacasebleue@gmail.com
Appeler +225 09 02 90 20
Sur TripAdvisor

Pour plus d’infos sur les artistes cités dans cette note :
Carine Mansan
Jean-Servais Somian

Yubah Sanogo
Laurent Diby

Paula Bouffioux
Raphaël August Opstaele

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. sam dit :

    Super Mr luc tout simplement vraiment super.

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